Syrie Syria Siria

La province romaine de Syrie (Syria) correspond grosso modo à l’actuel pays du même nom mais elle s’était étendue jusqu’à former la Grande Syrie englobant en plus le Liban, Israël, la Jordanie et Chypre, les villes d’Antioche, Palmyre, Jérusalem et Pétra  étant ses grands centres de commerce et de culture.

Peuplée dans l’Antiquité par des peuples sémites, la Syrie se trouve très tôt immergée dans la civilisation phénicienne, à laquelle elle emprunte l’alphabet, les progrès en ingénierie navale et l’importance d’un réseau commercial à travers la Meditérranée. Envahie par les Assyriens autour de 750 av. J.-C et plus tard par les forces de l’Empire Babylonien de Nabuchodonosor, la Syrie passe sous domination perse au VI siècle av. J.-C.

Comme il est habituel lors des conquêtes perses, les syriens gardent un haut degré d’autonomie et pendant les trois siècles suivants, la zone se stabilise et atteint une grande prospérité avec le commerce entre l’Europe et le Moyen-Orient.

Alexandre le Grand l’envahit en 333 av. J.-C. et l’incorpore à l’Empire Macédonien. A sa mort, en 323 av. J.-C., l’empire est partagé entre ses généraux. La Syrie revient à Séleuque, qui fonde la ville d’Antioche et établit la dynastie des Séleuciens, qui, pendant trois cents ans, consolident le mode de vie et la culture hellénistiques. L’Empire Séleucien étend ses domaines jusqu’à l’occupation de toute la partie orientale des terres conquises par Alexandre le Grand, arrivant jusqu’aux rives de l’Indus.  

La république de Rome, pendant ce temps, a initié son expansion. Après avoir vaincu les carthaginois lors de la Deuxième Guerre Punique, elle livre bataille à Antiochus de Syrie. En 191 av. J.-C. a lieu à Sparte la célèbre bataille des Thermopyles, dans laquelle l’armée Séleucienne est massacrée par le consul Manius Acilius Glabrio. L’année suivante, les nouvelles forces récrutées par Antiochus sont vaincues par Scipion “l’Africain” et son frère Lucien (“l’Asiatique”) à Magnésie, ce qui va mettre un frein définitif à l’Empire Séleucien.

Pendant le siècle suivant, le pouvoir des Parthes, des nabatéens ou des arméniens augmente au détriment de la Syrie et les conquêtes du roi Mithridate VI du Pont commencent. La piraterie est si forte sur les côtes de Cilicie, Lycie et Pamphylia (sud de l'actuelle Turquie) que Rome décide d'intervenir. En 66 av. J.-C., Pompée le Grand développe une campagne qui met toute la région, la Syrie incluse, sous la tutelle de Rome. Deux ans après, Pompée destitue le dernier roi syrien et annexe la Syrie, la transformant en province romaine.

En tant que province romaine, la Syrie atteint de nouveau un fort développement économique, qui s'appuie surtout sur ses ports ouverts vers la Méditerranée et ses routes commerciales avec l'Extrême-Orient. En plus de ses produits agricoles, la Syrie exporte du verre et de la céramique, des tissus en laine et en lin et sa très côtée teinture pourpre. En même temps, la Syrie continue d'être un champ de bataille permanent avec 4 légions comme  garnisons pour arrêter les invasions des Parthes ou étouffer les révoltes de la Judée. 

En 135 ap. J.-C., quand Rome mate la rebellion des juifs de Bar Kokhba, le nom de la province de Judée change pour celui de Syrie-Palestine.

Avec la division de l'Empire romain d'Occident et celui d'Orient, la Syrie s'intègre à l'Empire Byzantin. Et en l'an 638 ap. J.-C., avec les invasions des arabo-musulmans, la Syrie-Palestine devient un centre culturel islamique, malgrè sa précédente culture chrètienne orthodoxe.

-Alep

-Apamea

-Bosra (à 100 kilomètres au sud de Damas), capitale de la province romaine d'Arabie Pétrée, théâtre, marché, nymphée, bains

- Damas, planimétrie romaine dessinée par Apollodore, temple de Jupiter, basiliques et monastères byzantins   

- Palmyre, capitale du royaume Nabatéen, avenue avec colonnade, Tétrapylon, temples

- Quanawat (Canatha), à 100 km au sud-est de Damas, plusieurs temples, l'un d'eux avec colonnade, des siècles II et III, théâtre, thermes, réservoir d'eau, nécropoles au bord de la route provenant de Suweida

LA DÉCAPOLE

Comme son nom grec l'indique (deka, dix, et polis, cité) il s'agit de dix villes situées à l'emplacement des actuelles Syrie, Jordanie et Israël, à la frontière orientale de l'Empire romain. Ces villes ne forment pas une union politique ou économique, mais elles sont toutes des centres culturels d'abord hellénistiques et ensuite romanisés, implantés dans une aire de culture sémitique.

A l'exception de Damas, située plus au nord et fréquemment identifiée comme appartenant uniquement de forme "honoraire" à la Décapole, toutes ces villes ont été fondées à l'époque hellénique entre Alexandre le Grand et la conquête romaine. Pourtant, le nom de Décapole commence à être attribué à la région lorsque celle-ci faisait déjà partie du territoire romain depuis 64 av. J.-C. Ces villes, construites d'après le modèle de la ville-état grec, se distinguent aussi de leur entourage sémite par sa pratique de la religion (bien qu'elles aient adopté quelques dieux indigènes) et ses modes de vie grecs.   

Rome encourage l'autonomie des villes de la Décapole et son autorité sur le territoire qui les entoure et leur permet de battre monnaie. Rome construit des bâtiments publics et des temples, promeut dans ces villes le culte à l'empereur et favorise ses relations commerciales avec un nouveau réseau routier.

Au II siècle ap. J.-C., l'empereur Trajane conquiert et annexe l'Arabie Pétrée et la Décapole cesse d'être l'avant-garde gréco-romaine en Orient. En plus, avec la nouvelle organisation administrative, ses villes sont partagées entre les différentes provinces de Syrie, Palaestina Secunda et Arabie. Le terme "Décapole" commence à perdre de l'usage mais les villes sont toujours un foyer culturel distinct dans un entourage sémitique. En fait, ils continueront à utiliser le calendrier pompéien qui compte les années à partir du 63 av. J.-C., lorsque Pompée, qui avait été reçu comme libérateur face à la pression des juifs, conquit la région.

Les villes de la Décapole sont :

En Jordanie

-Jerash (Gerasa)

-Umm Qais (Gadara)

-Pella, à l'ouest d'Irbid

-Amman (Philadelphia)

-Dion

-Raphana

En Syrie

-Qanawath (Canatha)

-Damas

En Israël

-Beth Shean (Scythopolis)

-Hippus ou Sussita (Hippos)

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